Pour ouvrir un compte bancaire, nous sommes de plus en plus nombreux à effectuer nos démarches à distance – sans avoir à nous déplacer en agence. Ces nouvelles pratiques représentent un défi important pour les banques, qui peuvent ainsi faciliter l’expérience client et gagner du temps. Mais en parallèle, des risques de fraude, et notamment celle liée à l’usurpation d’identité, sont bien présents. Pour en savoir plus sur le processus et les enjeux de l’entrée en relation à distance, nous avons échangé avec Aimé Cenac, Responsable Marché Banque chez Docaposte.
Pour commencer, pourriez-vous nous expliquer les risques de l’entrée en relation à distance pour une banque ?
« D’abord, la crise sanitaire a accentué ce que l’on voyait déjà depuis plusieurs années : les clients se déplacent de moins en moins dans les agences. Le problème est que cette dématérialisation entraîne une augmentation des fraudes. Ce n’est pas nouveau, mais le phénomène s’accentue… Et on relève ainsi plusieurs types de fraudes.
Elles peuvent porter sur les moyens de paiement, avec la fraude à l'identité, lorsqu’une personne se fait passer pour quelqu’un d’autre.
Il est aussi possible qu’une personne déclare une fausse identité pour créer un faux compte et ouvrir un crédit personnel, puis qu’elle disparaisse une fois l’argent obtenu. C’est une fraude classique au crédit à la consommation.
Enfin, on assiste, dans les entreprises, à des fraudes plus complexes et de plus en plus fréquentes, comme c’est le cas de la fraude au président : une personne se fait passer pour le directeur financier de l’entreprise, disant qu’elle a besoin qu’un virement soit fait sur un compte précis. »
Comment sécuriser une entrée en relation à distance ?
« C’est à la banque de jouer son rôle et de faire ce qui est nécessaire pour assurer l’identification et l’authentification des clients. Cela passe par : la vérification des listes de sanction, la qualification du risque de blanchiment, la consignation des pièces d’identification, des preuves de contrôle, ou encore la déclaration aux autorités compétentes en cas de soupçon.
Heureusement, il y a aujourd’hui de plus en plus d’outils pour les aider, et pour rendre le processus automatique. C’est notamment le rôle de L’Identité Numérique La Poste. »