Dans un contexte de dématérialisation accrue, les entreprises ont d’ores et déjà opté pour la signature électronique, dans des domaines aussi variés que l’immobilier, les ressources humaines, la banque et les assurances. Il s’agit d’un dispositif cryptographique par lequel un signataire appose sa signature sur un document numérique, sans qu’il ait besoin de recourir au format papier.
Les entreprises bénéficient ainsi des nombreux avantages associés à cette solution numérique. En plus de faire des économies de papier et de réduire les coûts liés aux consommables et à l‘envoi postal, elle permet de considérablement diminuer le temps de traitement des dossiers. Pour tous les signataires concernés, elle propose un parcours utilisateur beaucoup plus fluide, avec la possibilité de signer à tout instant, et en tout lieu (en face à face ou à distance). Mais quelles sont les réglementations à respecter pour une signature électronique ? Le point dans cet article. Signature électronique : quelle réglementation ?
Signature électronique : quelle réglementation ?
Le cadre légal de la signature électronique
Le règlement européen eIDAS régit le cadre légal de la signature électronique. Entré en vigueur au 1er juillet 2016, ce règlement définit le cadre juridique qui concerne l’usage et la validité de la signature électronique à l’échelle européenne. Il reconnaît à la signature électronique la même valeur légale que la signature manuscrite et définit 3 niveaux de signature en fonction du degré de sensibilité des documents à signer :
- La signature électronique simple
- La signature électronique qualifiée
- La signature électronique avancée
Indépendamment du règlement eIDAS, l’état français encadre également la validité de la signature électronique dans le Code civil. En effet, selon l’article 1366, la signature électronique est dotée de la même force probante que la signature manuscrite, « sous réserve que puisse être dûment identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé dans des conditions de nature à en garantir l’intégrité du document ».
La signature électronique est-elle obligatoire ?
Issue du principe d’autonomie, la liberté contractuelle déclare que les parties engagées sont libres de déterminer le contenu et la nature du contrat. Ainsi, la mise en application de la signature électronique ne doit pas porter atteinte à cette liberté. De fait, chaque partie peut choisir le mode de signature du document utilisé, sous couvert de conformité au droit national.
Dans le cas d’un contrat conclu avec un particulier, l’utilisation d’un contrat électronique est courante. Cependant, la signature manuscrite étant possible, il est donc interdit de rendre la signature électronique obligatoire.
Dans le cas des marchés publics, les documents (de consultation, offres, candidatures, etc.) qui font état d’une transaction dont le montant est supérieur ou égal à 25 000€ HT doivent être transmis par voie électronique.
Lorsqu'elle n'est pas obligatoire, l'entreprise ne peut pas imposer la signature électronique à l'acheteur qui n’en a pas émis le souhait.
Les différents niveaux de sécurité de la signature électronique
La signature électronique simple
Il s’agit du premier niveau de sécurité qui privilégie la rapidité et la simplicité. Il s’applique aux documents présentant des facteurs de risques limités comme :
- Un accusé de réception
- Un compte rendu de réunion
- Un contrat commercial engageant des petits montants
- Une note de service
- Des documents RH
- Un bail de location
- Etc.
> Découvrez la signature simple
Dans ce cas, le signataire reçoit généralement un code de validation par mail ou SMS afin d’identifier ses coordonnées et signifier l'approbation.
La signature électronique avancée
La signature électronique avancée se démocratise progressivement avec une croissance exponentielle dans certains secteurs comme la banque et l’assurance. Ce qui la différencie de la signature électronique simple est l’utilisation d’un certificat au nom du signataire. Elle permet :
- D’identifier le signataire
- De lier la signature à son émetteur
- De garantir l’intégrité du document
Dans une grande majorité des cas, le signataire télécharge sa pièce d'identité sur la plateforme du prestataire de signature électronique qui peut ainsi procéder à des contrôles et la valider.
La signature électronique de niveau avancé s’appuie sur un certificat de signature électronique qualifié
Ce niveau de signature permet, par rapport à la signature précédente, de garantir l’identité du signataire par un procédé spécifique. En effet, elle s’appuie sur l'usage d'un certificat de signature électronique qualifié qui répond aux critères d’exigence du règlement européen eIDAS. Ce certificat est délivré par un tiers de confiance numérique. Ce dernier doit procéder à la vérification de l’identité du signataire, réalisé par exemple lors d’un entretien physique avec du personnel qualifié ou par le biais d’un service de vérification d’identité à distance certifié.
> Découvrez la signature avancée
La signature électronique qualifiée
Le niveau de signature qualifié est le plus fiable tant sur le plan juridique que sur le plan technique. Selon le Code civil, seul ce niveau de signature électronique a la même force probante qu’une signature manuscrite, et ce dans tous les Etats membres de l’Union européenne. La signature qualifiée nécessite la délivrance d’un certificat de signature qualifié et l’usage d’un dispositif de création de signature électronique qualifiée.
> Découvrez la signature qualifiée
La signature électronique dans les domaines des assurances, de la banque et de l’immobilier
La signature électronique pour la banque et l’immobilier
La signature électronique concerne particulièrement les secteurs de la banque, des assurances et de l’immobilier, notamment dans le cas d’un acte de cautionnement (lorsqu’une personne se porte caution pour un logement ou un crédit.) En effet, avant le 1er janvier 2022, il n’était pas possible de se porter caution de façon dématérialisée, puisque la mention « je soussigné M. se porte caution... » devait être impérativement manuscrite. Or, la Réforme du droit des sûretés a remédié à ce problème.
Grâce à son outil de signature électronique, Docaposte a mis en place une fonctionnalité qui permet d’écrire un texte attendu.