Adoptée par le secteur public en janvier 2020, la facture électronique s’imposera aux échanges BtoB à partir de septembre 2026, suite au report annoncé par le gouvernement l’été dernier. Le dispositif d’ensemble se déploiera progressivement en tenant compte de la taille des entreprises selon un calendrier établi. Celles-ci doivent donc impérativement se préparer à ce changement. Cette obligation a notamment pour objectif de renforcer la compétitivité des entreprises. Que prévoit la réforme de la facture électronique ? Le point dans cet article.
La réforme de la facture électronique
Les contours de la future réglementation imposée par la loi de Finances
La phase de généralisation de la réforme a été précisée dans la première partie du projet de loi de finances pour 2024, avec un calendrier en 2 temps:
- A partir du 1er septembre 2026 : obligation de réception pour toutes les entreprises et une obligation d’émission pour les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire.
- A partir du 1er septembre 2027 : obligation d’émission pour les petites et moyennes entreprises et les microentreprises.
Compte tenu de l’enjeu pour les entreprises, ces dates d’entrée en vigueur pourront être ajustées d’un trimestre afin d’assurer un déploiement fiabilisé.
Pour cela, les factures électroniques devront transiter via une plateforme que l'émetteur et le destinataire de la facture auront choisie (émetteur et destinataire ne sont pas obligés d’opter pour la même plateforme).
Plusieurs choix s’offrent à eux :
- Le Portail Public de Facturation (PPF) s’appuyant sur la plateforme en ligne de l’Etat Chorus Pro, qui garantit déjà depuis 2020 l’échange dématérialisé des factures pour les transactions avec le secteur public ;
- Une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) immatriculée par l'administration fiscale et assurant les échanges de factures avec les autres PDP via le PPF ;
- Un Opérateur de Dématérialisation (OD), qui est un prestataire privé non certifié par l’administration, offrant des services d’émission et de réception de factures électroniques en échangeant directement avec le PPF ou en passant par une PDP.
La réforme de la facture électronique prévoit également que les entreprises transmettent certaines données à l’administration fiscale (cette opération se nomme l’e-reporting). Sont concernées par cette obligation d’e-reporting les entreprises assujetties à la TVA en France qui réalisent des transactions avec des particuliers, plus largement des non assujettis, ou avec des entreprises installées hors du territoire national. Ces informations concernent par exemple le montant de la transaction ou de la TVA facturée.
Définition de la facture électronique
Comme précisé dans le nouvel article 289 bis du Code général des impôts, une facture électronique (ou e-invoicing) est « une facture émise, transmise et reçue sous une forme dématérialisée, qui comporte nécessairement un socle minimum de données sous forme structurée, ce qui la différencie des factures « papier » ou du PDF ordinaire ». Elle est adressée au destinataire par le biais d’une plateforme de dématérialisation, qu’il s’agisse du portail public (Chorus Pro) ou d’une autre plateforme de dématérialisation partenaire accréditée par l’administration fiscale.
Quels sont les objectifs principaux visés par la réforme de la facture électronique ?
- Une meilleure détection de la fraude à la TVA grâce au recoupement des données ;
- Une meilleure connaissance en temps réel de l’activité des sociétés ;
- Un levier de modernisation de la chaîne de facturation grâce à la simplification de sa gestion et de son suivi ;
- Faciliter les déclarations de TVA par le pré-remplissage ;
- Renforcer la compétitivité des entreprises grâce à la diminution de la charge administrative et la réduction des coûts de traitement et des délais de paiement.
Concrètement, la facture électronique permet de digitaliser l’intégralité de du cycle de vie de la facture, de sa création à son archivage, en passant par sa transmission, sa réception et son intégration comptable.